Nul ne peut mettre en doute
l’estime générale accordée
à Dalí :
demandez à l’homme de la rue de vous indiquer un
artiste moderne, et vous pouvez être sûr
qu’il citera son nom. Mais tout le monde ne le
connaît pas de la même façon :
apprécié comme « showman » et
comme un des plus grands artistes de ce siècle, Dalí sera loué pour son habilité technique par ceux
qui connaissent ses œuvres les plus populaires et
apprécient son imagination luxuriante. Tous semblent
connaître les montres molles apparaissant dans ses peintures même si, souvent, le titre la Persistence de la mémoire, leur
échappe - A. Fiel Dalí Sculpture
Collection 2005.
La jeunesse de Dalí : 1904-1915
Salvador Felipe Jacinto Dalí y Doménech naît le 11 mai 1904 à
Figueras, au nord de la Catalogne. La région de son enfance
aura toujours une place privilégiée dans son
œuvre comme dans sa vie. Très tôt, il
manifeste une attirance pour l’art figuratif et la peinture révélant déjà sa
personnalité originale et inspirée. Il suit des
cours particuliers de dessin.
Un être marqué par son enfance
Ses parents avaient perdu leur premier
garçon également prénommé Salvador. L'amour surprotecteur dont ils gratifièrent leur
deuxième enfant a encouragé le
développement d'un tempérament instable et
égoïste. Ses parents ne se sont jamais remis de la
mort de leur premier fils, c’était un
génie confiait la mère à son fils. Le
jeune Salvador est
d’ailleurs profondément troublé en
apercevant son nom sur la sépulture. "Toutes mes
excentricités, toutes mes incohérences sont la
constante tragique de ma vie […] Je veux prouver que je ne
suis pas le frère mort, mais le vivant",
écrira-t-il.
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Les études : 1921-1927
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Alors qu’à Paris le
dadaïsme est à son apogée, Dalí est admis à l’Institut San Fernando,
l’École des beaux-arts de Madrid. Il y
perfectionne sa connaissance de la sculpture,
du dessin et de la peinture.
Contestant violemment la capacité de ses professeurs, Dalí est expulsé des Beaux-Arts de Madrid. Il en sera exclu en
1922
pour incitation à la rébellion des
élèves
de l’école. C’est à cette
époque
qu’il rencontre Lorca et Buñuel, tandis
qu’au cours
de son premier voyage en 1926 à Paris il fera la
connaissance de
Picasso.
Le mouvement surréaliste : 1928-1937
À Paris, Dalí fait la connaissance de Breton, Eluard, Magritte et Ernst. Il rejoint
officiellement le groupe surréaliste. Durant
l’été 1929, le poète Paul
Eluard et sa femme Elena (Gala) rendent visite au peintre dans sa
maison de Cadaqués. C’est le coup de foudre entre Dalí et cette femme. Elle sera sa « muse surréaliste
», l’inspiratrice de sa vie et de son
œuvre. Dalí expose à Paris pour la
première fois (11 toiles).
1939-1945
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Dalí et Gala s’installent aux Etats-Unis. Ils y resteront jusqu'en
1948. Ces années ont été
très importantes pour lui. Le musée
d’Art moderne de New York a donné à Dalí sa première exposition rétrospective en 1941. En
1942, Dalí publie son autobiographie : la Vie secrète.
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Extension de l’œuvre dalinienne : 1961-1970
Dalí est toujours plus prolifique : il
écrit et illustre des livres, conçoit
décors et costumes pour des opéras, tourne des
films, élabore de nouvelles théories, sculpte,
dessine, crée des bijoux et des meubles, mélange
techniques artistiques, son génie n’a pas de
limites dans l’art.
La fin d’un grand artiste : 1974-1989
En 1974, Dalí inaugure le Teatro Museo Dalí à Figueras en Espagne. Cet événement a
été suivi de rétrospectives
à Paris et
à Londres jusqu'à la fin de la
décennie.
Après la mort de son épouse, Gala, en 1982, la
santé de Dalí commence alors à décliner. À la suite
de l’incendie de sa maison en 1984, il fut
brûlé et, dès lors, son état
de santé se détériore. Deux ans
après, on lui implante un stimulateur cardiaque. Dans cette
partie de sa vie, Dalí s'est retiré d'abord à Pubol et plus tard dans
ses appartements près du Teatro Museo. Il meurt le 23
janvier 1989.